Rachel ROSENBLUM – Jeudi 2 juin 2022

Rencontre / débat avec Rachel ROSENBLUM, psychanalyste, le jeudi 2 juin 2022 à 20h, autour de son essai “Mourir d’écrire ? Shoah, traumas extrêmes et psychanalyse des survivants“, publié en septembre 2019, aux editions PUF, collection le fil rouge.

Avec la participation d’isi BELLER, psychanalyste.

Le livre de Rachel ROSENBLUM porte sur les témoignages de survivants : des écrivains – Emmanuel CARRÈRE, Georges PEREC, Primo LEVI, Romain GARY, des philosophes et des psychanalystes – Sarah KOFMAN, Sydney STEWART, Jean-Bertrand PONTALIS, Sandor FERENCZI.

Directement ou par patients interposés, ces auteurs ont rencontré des expériences d’une violence extrême. Celle de la Shoah, de la guerre, du terrorisme, des camps de concentration mandchous. On croit généralement que les survivants de ces traumatismes trouvent un soulagement à raconter leurs souffrances. Une telle croyance a longtemps été partagée par les analystes. Mais si parfois, c’était le contraire ? Est-il vraiment possible de parler de certaines expériences traumatiques sans se mettre en danger ? Et comment le faire ? Peut-on « mourir d’écrire » ? Mourir d’avoir dit ?

Philippe LANÇON parle d’un secret qui est celui du mal… « De nombreuses œuvres et notamment celle de Kafka…/… tournent autour de son impossible révélation…/… Ce mal, on en approche, comme K approche le château : sans jamais y entrer… Dès lors on vit mélancoliquement avec ce secret, sans l’atteindre. Il nous appartient, nous contamine, nous empêche de respirer… » Charlie Hebdo, 16 /09/2020

C’est d’un tel mal dont nous parle Rachel ROSENBLUM. Elle nous parle du danger mortel qui s’empare de ceux qui choisissent de parler et de la mélancolie – de la mort-dans-la-vie – qui peut guetter ceux qui choisissent de se taire. Elle pose une question à la fois simple et dérangeante, une question qui dès 1930 a amené le psychanalyste FERENCZI dans ces cas extrêmes à changer son mode d’intervention, et qui a amené la psychanalyse contemporaine à se poser de nouvelles questions et à se modifier. Mais le danger n’est pas le même pour tous les survivants : « Ainsi une leçon d’épidémiologie en forme de parabole talmudique nous raconte-t-elle l’histoire d’un groupe de sages qui choisissent d’entrer dans le jardin de la connaissance interdite. Ces sages sont au nombre de quatre. Le premier regarde et perd la vie. Le second regarde et perd la raison. Le troisième regarde et perd la foi. Qu’en est-il alors du dernier ? Le dernier sort indemne… »

• Rachel ROSENBLUM est psychiatre, psychanalyste, membre de la Société psychanalytique de Paris, auteur de plusieurs essais consacrés à l’élaboration des traumas extrêmes. Elle a reçu pour l’ensemble de ses articles le prix Hayman pour les études sur l’holocauste et le génocide en 2013, décerné par l’Association internationale de psychanalyse, et le prix Maurice Bouvet en 2016.

• Isi BELLER est psychanalyste, écrivain et traducteur d’Arthur MILLER

et aussi en juin

SAMEDI 11 JUIN à 19h30 : Rencontre et débat autour de l’ouvrage collectif Les discours meurtriers aujourd’hui, dirigé par Laurence AUBRY psychanalyste et Béatrice TURPIN, maître de conférences en sciences du langage. Suivant la voie ouverte par le philologue allemand Victor KLEMPERER, ce livre a pour objet la description et l’analyse des discours extrémistes actuels les plus violents. Il est en effet crucial de chercher à comprendre pour tenter de prévenir ces forces du discours au service du négatif et de l’anéantissement de toute altérité.

Rencontre animée par Marion RICHEZ

SAMEDI 18 JUIN à 19h30 : Luth baroque et chants avec Jean Luc BESSON et son ensemble. Comme tous les ans nous vous convions chaleureusement au concert que nous offre Jean-Luc BRESSON à la librairie !

Et si d’ici là, une envie irrépressible d’écouter de la musique baroque vous saisit, Jean-Luc propose un récital de luth dimanche 29 mai à 17h00 au club 38Riv, 38 rue de Rivoli.
· Billetterie : https://ypl.me/lDB
· Evènement Facebook : https://fb.me/e/1MsDB1ejd

VENDREDI 24 JUIN à 19h30 : Rencontre avec Hélène GESTERN pour 555, un roman captivant, dans lequel il est question là encore, de musique baroque, celle de Scarlatti. 555 est le nombre de sonates pour clavecin qu’il a composées. Or voici que, de nos jours, une partition est découverte dans la doublure en tissu d’un vénérable étui de violoncelle par l’ébéniste chargé de le restaurer. Et si c’était la 556e…

Rencontre animée par Marie DELMONT