Rencontre avec Leïla SEBBAR et Manon PAILLOT pour leur livre Leïla Sebbar & Isabelle EBERHARDT, Nouvelles, le vendredi 12 novembre 2021 à 19h30
Préface, postace & édition Manon PAILLOT, aquarelles Sébastien PIGNON, publié par les éditions Bleu Autour, mai 2021.
Manon PAILLOT s’entretiendra avec Leila SEBBAR. Exposition des portraits d’Isabelle EBERHARDT par Sébastien PIGNON.
En quinze nouvelles sublimes, comme autant de variations autour d’un même thème, Leïla SEBBAR « nomadise avec son héroïne, sa muse, Isabelle EBERHARDT. La jeune Russe devenue Isabelle l’Algérien connaît l’arabe, se convertit à l’Islam, se marie avec le spahi Slimène, chevauche dans le désert, fréquente les lieux des hommes – la mosquée, le café maure, parfois le bordel – et disparaît à vingt-sept ans, en 1904, dans la crue d’un oued…
Isabelle relie les deux rives de la Méditerranée, les deux versants de l’identité croisée de Leïla SEBBAR qui ne parle pas l’arabe, la langue de son père ; elle la révèle à elle-même au fil de ses livres, elle lui redonne son Algérie perdue. Leïla SEBBAR & Isabelle EBERHARDT, c’est toute une histoire, comme un roman sans fin que décrypte une troisième lettrée, Manon Paillot. »
Et voici ce qu’écrit Manon PAILLOT dans son éclairante postface : « Si, au prisme de Leïla SEBBAR, Isabelle nous apparaît d’abord comme un personnage fragmenté, elle s’y affirme comme « une femme qui écrit », tant pour les autres que pour elle-même : écrivain public et journaliste-reporter, elle est aussi l’autrice de notes de routes, ses Journaliers, et de maintes fictions. Elle s’y affirme également comme une nomade rétive à la chambre, éternelle fugueuse, simple compagne de route ou porte-parole des peuples rencontrés. Traversant les espaces, elle transgresse les normes. Travestie en homme, elle s’attribue une identité plurielle. »
QUELQUES REPÈRES BIOGRAPHIQUES
● Rebelle aux ordres du monde, scandaleuse pour certains, fascinante pour beaucoup d’autres Isabelle EBERHARDT, en une courte existence, a ouvert de vastes chemins de liberté, tant par ses choix de vie que par son écriture. Née en Suisse en 1877 de père inconnu dans une famille d’aristocrates anarchistes en exil, elle part à l’âge de 20 ans dans l’Algérie coloniale. La colonisation est relativement récente : un demi-siècle pour l’Algérie, la conquête du Sahara s’achèvera en 1902. Elle va tour à tour se faire cavalier arabe, bédouin du désert, disciple soufie, arpenteur d’horizons et surtout écrivaine, en français et en arabe. Morte brutalement dans le désert à 27 ans, elle va laisser derrière elle plus de 2 000 pages, témoignages précieux et sensibles du monde arabe et musulman du début du 20ème siècle.*
● Leïla SEBBAR, qui a quitté l’Algérie pour la France en 1961, est née d’une mère française et d’un père algérien. Romancière et novelliste, traduite dans de nombreuses langues, elle est aussi l’auteur d’ouvrages autobiographiques, dont Lettre à mon père, dernier volet de la trilogie autobiographique consacré à son père avec Je ne parle pas la langue de mon père et L’arabe comme un chant secret, qui vient de paraître aux éditions Bleu autour.**
● Manon PAILLOT, née en 1991, est professeure agrégée de Lettres modernes et enseigne en Seine Saint Denis. Son domaine de recherche concerne la littérature féminine d’expression française. Elle est, entre autres, spécialiste de l’œuvre de Leïla Sebbar. Autrice de nombreux articles, elle a préfacé, postfacé et dirigé l’édition de ce livre Leïla Sebbar & Isabelle Eberhardt. **
● Sébastien PIGNON, est né à Paris en 1972. Pensionnaire de la Villa Médicis, il expose à Paris, Naples et Rome. Son travail a également été exposé à plusieurs reprises à la librairie. Il collabore à de nombreuses publications. Il prépare une édition bibliophile, Chutes, avec les textes d’Eric Vuillard et Robert Linhart. **
*source RFI
** source littérature-action n° 11- éditions Marsa