Jeanne BURGART GOUTAL • Samedi 7 mars 2020

L’écoféminisme a été théorisé en France dans les années 1970 par Françoise d’Eaubonne et Xavière Gauthier, fondatrices avec d’autres militantes féministes, de la revue Sorcières. Son objet ? Considérer que les processus d’exploitation de la nature et d’oppression des femmes sont les mêmes. Si depuis quelques mois, en France on redécouvre l’écoféminisme à travers entre autre la figure de la « Sorcière », on constate une profonde méconnaissance du mouvement écoféministe. Qu’est-ce que l’écoféminisme, au-delà des clichés ? Pourquoi relier féminisme et écologie ? En quoi l’écoféminisme, qui travaille depuis quarante ans à cette convergence en déployant expériences militantes et renouvellements théoriques, peut-il aujourd’hui être une composante la transformation sociale et politique ? Autant de questions que cette rencontre tentera d’éclairer.

Rencontre/ débat, le samedi 7 mars 2020 à 19h 30, avec Jeanne BURGART GOUTAL pour son essai « Être écoféministe. Théorie et pratiques » aux éditions de l’Échappée, mars 2020.

Elle s’entretiendra avec Lucie RUALT, sociologue.

OPPRESSION DES FEMMES et destruction de la nature sont deux facettes indissociables d’un modèle de civilisation qu’il faut dépasser : telle est la perspective centrale de l’écoféminisme. Ce livre restitue la richesse et la diversité des théories développées par cette mouvance née il y a plus de 40 ans : critique radicale du capitalisme et de la technoscience, redécouverte des sagesses et savoir-faire traditionnels, réappropriation par les femmes de leur corps, apprentissage d’un rapport intime au cosmos…
Dans ce road trip philosophique alternant reportage et analyse, l’auteure nous emmène sur les pas des écoféministes, depuis les Cévennes où certaines tentent l’aventure de la vie en autonomie, jusqu’au nord de l’Inde, chez Vandana Shiva. Elle révèle aussi les ambiguïtés de ce courant, où se croisent Occidentaux en quête d’alternatives sociales et de transformations personnelles, ONG poursuivant leurs propres stratégies commerciales et politiques, et luttes concrètes de femmes et de communautés indigènes dans les pays du Sud.

Jeanne BURGART GOUTAL est professeure de philosophie à Marseille. Elle mène depuis près de dix ans une recherche sur l’écoféminisme et a publié plusieurs textes de référence sur le sujet dans des revues, particulièrement Multitude.

Lucile RUAULT est sociologue. Elle est l’auteure d’une thèse sur Les MLAC et mobilisations de santé des femmes, entre appropriation féministe et propriété médicale de l’avortement (France, 1972-1984) et a publié de nombreux articles dans des revues, dont les Nouvelles Questions Féministes.

Quelques livres sur l’écoféminisme

  • Emilie HACHE,  Reclaim. Recueil de textesur l’écoféminisme, Cambourakis, 2016
  • STARHAWK, Rêver l’obscur. Femmes, magie et politique, Cambourakis, 2019
  • Caroline GOLDBLUM,  Françoise d’Eaubonne & l’écoféminisme, Le Passager clandestin,  2019
  • Sylvia FEDERICI, Caliban et la sorcière. Femmes, corps et accumulationprimitive, Entremonde, 2020
  • Donna HARAWAY, Manifeste des espèces compagnes. Paidoyer pour le partenariat, Climats, 2019
  • Maria MIES, Vandana SHIVA, Ecoféminisme, L’Harmattan, 1999
  • Lionel ASTRUC, Vandana Shiva, pour une désobéissance créatriceEntretiens, Actes Sud, 2014
  • Revue MULTITUDE, n°67, 2017
  • Et à signaler, la réactualisation, après quarante ans, d’un des plus grands classiques du féminisme Notre Corps, nous mêmes par le collectif NCNM, Hors d’atteinte, 2020

En mars, le programme…

MERCREDI 4 MARS 2020 A 19H30
Po.é.li.tik # 3
Parole et Folie. 
La parole autrement à Laborde ?
Rencontre avec Jean-Claude Polack, collaborateur pendant une douzaine d’années aux côtés de Jean Oury et de Felix Guattari à la Clinique de La Borde. Il est rédacteur en chef de la revue Chimères, fondée en 1987 par par Deleuze et Guattari et il a coréalisé un film sur François Tosquelles. Il a publié notamment : Épreuves de la folie : travail psychanalytique et processus psychotiques, Ramonville-Saint-Agne, Éditions Érès, « Des travaux et des jours », 2006.

Les Oiseaux rares accueillent Po.é.li.tik, un atelier de l’Université buissonnière qui se tient un mercredi soir par mois à 19h30 à la librairie.


SAMEDI 14 MARS A 19H30
Rencontre avec Guka HAN
pour Le jour où le désert est entré dans la ville publié par les éditions Verdier.
Un premier livre singulier et envoûtant écrit en français par une jeune femme coréenne née en 1987 et vivant à Paris depuis 2014. Dans ce recueil de huit nouvelles proches du fantastique, les personnages, des exclus, des marginaux, des laissés pour compte, adultes et enfants, évoluent dans un monde étrange et impitoyable qui finalement, à bien y regarder, ressemble comme deux gouttes d’eau au nôtre… Une grande lucidité sur notre époque servie par une écriture d’une étrange simplicité font de ce livre une vraie pépite subversive.


MERCREDI 25 MARS A 19H30
Rencontre autour de l’œuvre du grand écrivain japonais 
AKUTAGAWA Ryûnosuke  avec Marie-Noelle Beauvieux et Anne-Sylvie Homassel
Auteur très lu au Japon, Akutagawa Ryûnosuke (1982-1927) est devenu plus connu en Europe grâce au film Rashômon adapté de deux de ses nouvelles par Akira Kurosawa en 1950. Écrivain du début de l’ère Meiji et de la modernisation du Japon, grand lecteur des auteurs japonais et occidentaux, passionné d’histoire, Akutagawa Ryûnosuke est l’auteur de plus de cent cinquante nouvelles et il demeure l’un des plus extraordinaires conteurs de la littérature  japonaise moderne. Cette soirée sera l’occasion de faire un panorama de l’auteur et de son œuvre, en évoquant ses nouvelles les plus emblématiques, entre autres